Je ne pense pas que nous entrions dans une véritable période de désinflation et tant mieux car si c'était le cas, ce serait inquiétant: la consommation serait fortement ralentie du fait du réflexe "j'achèterai plus tard car ce sera moins cher".
Ce serait véritablement mauvais pour l'économie et de plus le système peut s'emballer, amplifiant alors les baisses de prix.
Mais c'est plutôt l'utilisation par les media de l'indicateur "inflation en rythme annuel" qui sème la confusion : on réduit l'inflation annuelle à celle d'un unique mois : le dernier connu.
Effectivement l'inflation ainsi mesurée va être négative alors que l'indice des prix est toujours en augmentation et que l'inflation sous-jacente est à 1.6%. Cela va simplement traduire que les prix vont être moins élevés mi-2009 que lors de leur envolée de mi-2008 : rien de catastrophique à cela car on reste tout de même dans une tendance haussière pour l'IPC.
Cela ressemble un peu à cette illusion optique : au premier abord, en général on voit la danseuse tourner dans le sens des aiguilles d'une montre, mais en se concentrant un peu, on peut alors la voir tourner dans l'autre sens... c'est assez difficile, il faut un peu de patience. Rien de magique, pas de piège, c'est bien une illusion optique.
Astuce si besoin, il faut s'aider de son ombre.
Sens antihoraire : quand l'ombre du pied extérieur arrive dans le coin gauche de l'image, il repart brièvement sur la droite avant de sortir du cadre. Poursuivre mentalement le mouvement en remontant sur la danseuse. Elle devrait tourner dans le sens contraire des aiguilles d'une montre !
Retour au sens horaire : quand l'ombre du pied extérieur part du coin droit de l'image, le suivre des yeux et avant son arrivée à gauche, poursuivre mentalement le mouvement en remontant sur la danseuse. Elle devrait tourner dans le sens horaire !
Nous avons finalement oublié nos Francs et bien adopté l'Euro, mais souvenons-nous :
Avant l'Euro, avec un billet de 100 FR, nous avions l'impression d'avoir un bon pouvoir d'achat. Maintenant, nous avons remplacé l'usage de ce billet par le plus proche soit celui de 20 €. Et bien curieusement, bien que celui-ci soit d'une valeur plus élevée, qui n'a pas l'impression de le voir fondre comme neige au soleil ? A croire que son pouvoir d'achat est bien inférieur à notre ancien 100 FR !
Le calcul donne pourtant que 100 FR de fin 2001 équivalent à 17 € de fin 2007 donc inversement 20€ équivalent à 118 FR pour ces mêmes périodes, nous avons donc théoriquement plus de pouvoir d'achat avec ce 20€.
Cette impression tient peut-être au fait que nous gardons en mémoire la valeur du 100 FR correspondant à bien avant le passage à l'euro. Là, on trouve qu'en fait il faut remonter à 100 FR de 1990 pour avoir la correspondance avec le billet de 20€ actuel, c'est un peu loin tout de même pour expliquer la confusion...
A chaque parution de l'inflation du mois écoulé, les médias se font l'écho de la nouvelle avec parfois, même là, des confusions entre les indices. Mais tous les records sont battus en janvier, lors de la diffusion de l'annonce du dernier indice de l'année passée. L'inflation de décembre est alors assimilée à l'inflation de l'année complète alors qu'elle ne concerne qu'un mois. Mais voilà, pour connaitre la véritable inflation annuelle, il faut encore attendre quelques jours et le coup médiatique est passé. Cette dernière est donc annoncée dans un silence assez généralisé, entretenant la confusion pour tout un chacun. Du coup, on assiste au paradoxe suivant : très peu de personnes connaissent la véritable inflation annuelle alors que cet indice jouit d'une couverture médiatique constante. Il est donc prudent de ne pas confondre médiatisation et information...
Etonant comme des informations surprenantes apparaissent au sujet de l'inflation. Il n'y a pas longtemps, en janvier 2008, par un effet d'annonce, on nous offrait sur un plateau la nouvelle suivante : notre indicateur d'inflation national était aveugle ! l'inflation était bien plus forte que celle qu'il indique. Mais voilà, les choses ne sont pas si simples, on ne peut pas dénigrer un indicateur éprouvé sans de robustes études, et là ce ne fut pas le cas. Faire des relevés de prix parcellaires, avec des méthodes peu étayées statistiquement ne peut pas conduire a des informations suffisamment solides pour rivaliser avec notre indice national. Ceci sert seulement a attirer l'attention sur soi et semer le trouble dans un contexte où nous sommes déjà très perplexes. Non, l'explication ne sera pas aussi simple.